Flashback 2015 : Formation: partager pour pérenniser – Exemple en Ethiopie

Source : Magazine HORIZONS n°4

« Avec le développement des filières, certaines associations et organisations professionnelles gagnent en expérience et diversifient les services qu’elles offrent à leurs membres, notamment en matière de formation et de vulgarisation agronomique. Le COLEACP doit tenir compte de cette évolution. D’abord pour ne pas se retrouver dans la position du concurrent malgré lui, en proposant aux entreprises un appui que ces organisations assurent déjà. Ensuite, parce que, contrairement à des programmes d’aide comme le PIP et EDES, ces organisations de producteurs ont été créées pour durer, et peuvent être des alliées précieuses pour pérenniser le renforcement des filières. Pour assurer la pérennité de son appui, le COLEACP transfère une partie de son savoir-faire vers certaines organisations de producteurs des pays ACP.

Ethiopie: déléguer les formations de base

C’est dans cette perspective que le COLEACP travaille avec l’association éthiopienne des producteurs horticoles (Ethiopian Horticultural Producer and Exporter Association – EHPEA). Cette association regroupe 85 entreprises horticoles représentant 70% de la production de produits frais du pays. Elle a été crée en 2002 pour soutenir les exportations de fleurs, alors en plein boum. Sitôt créée, elle a édicté un code d’usages, pour établir des normes minimales de bonnes pratiques agricoles, de protection de l’environnement et de conditions de travail, cela pour répondre aux exigences des acheteurs internationaux, voire pour les anticiper.

Pour aider les producteurs à appliquer ce code, l’EHPEA s’est dotée d’un département de formation, mis sur pied avec l’aide de la coopération néerlandaise. Les onze formateurs de ce département apportent leur soutien aux entreprises membres et non membres, pour les familiariser, entre autres, à l’usage sécurisé des pesticides, à la gestion de la qualité, aux premiers secours ou à la préservation de l’environnement.

Ces cours étaient à l’origine orientés vers la production des fleurs. Avec la crise économique mondiale, la demande en fleurs a baissé. Les entreprises horticoles éthiopiennes se sont diversifiées vers les cultures maraîchères, principalement celle des condiments frais, comme la ciboulette, l’aneth, le basilic ou l’estragon.

L’EHPEA doit donc élargir son éventail de formations pour apporter son soutien au sous-secteur «légumes, fines herbes et fruits», et également pour développer la responsabilité sociétale d’entreprise. C’est dans ce contexte d’élargissement que l’EHPEA a sollicité le soutien du programme PIP. Après un examen minutieux des besoins du département et du secteur, le COLEACP a élaboré en septembre 2013 un plan d’action ambitieux. Celui-ci revient en quelque sorte à partager avec l’EHPEA une partie du savoir-faire et des outils pédagogiques développés par le PIP au cours des 13 dernières années (…) ».

Le PIP (Programme Initiative Pesticides) était un programme financé sur les ressources du Fonds Européen de Développement. Le Group des Etats ACP et la Commission Européenne avaient confié la responsabilité de sa mise en œuvre au COLEACP (COLEAD aujourd’hui).