Retour des conférences EDFI et CSAF: unir financement et assistance technique face aux défis globaux

Dans un contexte mondial marqué par des bouleversements géopolitiques, une instabilité économique persistante et une pression croissante pour financer des solutions durables, la question de l’accès au financement pour les entreprises agricoles se pose avec une acuité renouvelée. Les discussions des 1er et 2 Octobre tenues lors du Corporate Day 2025 d’EDFI (European Development Finance Institutions) Management Company et du rassemblement du CSAF (Council on Smallholder Agricultural Finance) ont mis en lumière une conviction partagée : le financement du développement ne peut être efficace sans un socle solide d’assistance technique.

Un tournant pour la finance du développement

Sous le thème “At the Crossroads”, la conférence EDFI a réuni à Bruxelles des acteurs majeurs du financement du développement – institutions européennes, banques multilatérales, investisseurs à impact et entreprises bénéficiaires – pour réfléchir aux orientations futures de l’investissement à impact. Tous ont souligné l’importance de repenser la chaîne de valeur de la finance du développement, en intégrant davantage les dimensions de résilience, de partenariat et de responsabilité environnementale et sociale.

Les échanges ont notamment mis en avant le rôle central de l’Union européenne, qui ambitionne de devenir une passerelle mondiale pour la finance du développement durable. Dans cette architecture, les mécanismes de finance mixte (blended finance) et les programmes d’assistance technique (AT) apparaissent comme deux leviers complémentaires pour mobiliser les capitaux privés, réduire les risques perçus et renforcer les capacités locales.

L’assistance technique : un facteur clé de confiance

L’un des constats forts partagés par les institutions financières et les investisseurs est que l’AT n’est plus un simple outil d’accompagnement, mais un instrument stratégique de dé-risquage. En soutenant les entreprises agricoles dans la structuration de leurs opérations, la formation de leurs équipes ou la mise en conformité avec les standards durables, la TA contribue directement à la banquabilité des projets.

Cette vision a été confirmée lors du CSAF Convening, qui a réuni des organisations de financement agricole de premier plan. Les membres du réseau ont souligné que la majorité des programmes de TA sont désormais intégrés après investissement, pour garantir la réussite et la pérennité des financements, tout en rappelant la nécessité de développer des approches pré-investissement mieux adaptées aux réalités du terrain. Les besoins prioritaires identifiés couvrent la gestion financière, la planification stratégique, la digitalisation, le suivi-évaluation d’impact et l’accès aux marchés.

Le positionnement du COLEAD : construire des passerelles entre finance et impact

Présent dans ces rencontres, le COLEAD s’affirme comme un acteur-pont entre le monde du financement et celui de la mise en œuvre opérationnelle. Grâce à son ancrage dans les filières agricoles et sa connaissance fine des écosystèmes entrepreneuriaux, notamment en Afrique subsaharienne, l’organisation contribue à traduire les ambitions financières en impacts concrets sur le terrain. Ses interventions d’assistance technique, qu’il s’agisse de structurer des chaînes de valeur inclusives, d’améliorer la gouvernance d’entreprises agroalimentaires ou de renforcer la durabilité des pratiques, permettent de créer les conditions d’un financement viable et transformateur.
COLEAD se positionne ainsi non pas comme un opérateur de crédit, mais comme un catalyseur de confiance entre investisseurs, institutions publiques et acteurs économiques du Sud.

Une vision partagée vers 2030

L’ensemble des échanges tenus lors des conférences EDFI et CSAF converge vers une même conclusion : face aux défis globaux, l’accès au financement ne peut plus être dissocié de l’accès au savoir-faire.
Le succès des projets agricoles dépendra de la capacité collective à combiner capitaux patients, innovation financière et assistance technique adaptée. Dans cette perspective, COLEAD poursuit son engagement à faire de la TA un moteur d’investissement durable, au service d’une agriculture plus résiliente, inclusive et créatrice d’emplois.