République Dominicaine : soutien à la production de bananes et d’agrumes bio
- 15/12/2021
- Posted by: Gaetan Dermien
- Category: Actualités, Agrumes, Bananes, Caraïbes, République Dominicaine
Le 29 octobre, le COLEACP a rencontré les représentants de deux associations de producteurs de bananes, Banelino et Adobanano, et d’une association de producteurs d’agrumes, Sosbiolim, dans la région de Mao, afin de mieux appréhender leurs besoins et d’évaluer les priorités d’action.
La République dominicaine est le premier producteur mondial de bananes bio : 55 % de toutes les bananes bio sont cultivées dans le pays, et 95 % d’entre elles sont exportées vers l’UE. Les expériences des producteurs de bananes du pays, en d’autres termes leurs méthodes, leurs processus et leurs résultats, peuvent être révélatrices des succès et des défis du passage à la production de bananes bio.
Le programme Fit For Market SPS, mis en œuvre par le COLEACP, vise à donner aux petits exploitants, aux groupes d’agriculteurs et aux MPME les moyens d’accéder aux marchés internationaux et nationaux, en les aidant à se conformer aux exigences sanitaires et phytosanitaires.
En République dominicaine, le COLEACP s’est engagé auprès de Banelino, Adobanano et Sosbiolim à découvrir si le programme Fit For Market SPS peut répondre aux besoins des producteurs qui ne sont pas déjà couverts par d’autres programmes. Marie-Hélène Kestemont, Geographical Coordinator, et Laura Wauters, Project Manager, du COLEACP ont rencontré les représentants des trois associations.
Créée en 1996, Banelino représente 336 petits producteurs (dont chacun exploite environ 3 ha) dans l’axe nord-ouest de la République dominicaine, près de la frontière avec Haïti. Chaque semaine, les membres de Banelino exportent environ 450 tonnes de bananes, dont 98 % sont destinées à l’Union européenne (les 2 % restants vont aux États-Unis), soit l’équivalent d’environ 24 000 tonnes de bananes par an.
Les membres de Banelino sont partenaires de l’organisation qui est dirigée par un conseil d’administration. Les femmes occupent la plupart des postes de direction et représentent 30 % des membres. En soutenant ses membres, Banelino se concentre particulièrement sur la création d’opportunités pour les femmes et les jeunes.
Depuis plusieurs années, la COLEACP a établi une relation de travail productive et positive avec Banelino. En effet, l’association a participé et fait des présentations lors de plusieurs webinaires du COLEACP organisés pour la région des Caraïbes. À la faveur de cette relation constructive, Banelino a récemment exprimé son intérêt de devenir membre du COLEACP.
Gustavo Gandini, directeur technique du département ABIOMA de Banelino, a décrit certaines des initiatives de l’organisation – ainsi que les défis actuels et futurs. Les membres de Banelino sont actuellement confrontés à des difficultés pour se conformer aux exigences de la production bio. Les exigences en matière d’analyse des résidus de pesticides ont récemment augmenté, mais en raison du manque de laboratoires accrédités en République dominicaine, de nombreux échantillons doivent être envoyés dans d’autres pays pour y être testés. Il existe également une certaine incertitude quant à l’interprétation des résultats de ces tests et de l’analyse des échantillons de sol. Épinglons toutefois une nouvelle plus positive pour les producteurs : un laboratoire de l’Institut dominicain de l’agriculture devrait bientôt être accrédité.
Banelino s’intéresse également à l’offre de formation du COLEACP (y compris la formation pratique sur le terrain), aux conseils sur les réglementations récentes, notamment en matière de production biologique, et à l’aide à l’élaboration de plans d’activités. L’association souhaite également que le COLEACP représente ses membres dans les discussions au sein de l’Union européenne, un point très précieux.
La mission en République dominicaine a également été l’occasion d’un premier contact en personne entre le COLEACP et les représentants d’Adobanano et de Sosbiolim. Adobanano est une entreprise de portage salarial à but non lucratif qui totalise quelque 2 000 membres, dont des producteurs, des associations et des exportateurs de bananes indépendants.
Pour Sosbiolim, la réunion s’est concentrée sur le Cluster Citron qui rassemble des représentants de toute la chaîne de valeur, et s’est tenue dans une citronneraie à Piloto. Aujourd’hui, seuls deux exportateurs de citrons du pays ont reçu une certification bio. Le respect de la réglementation de l’UE mise en place depuis deux ans constitue un défi permanent pour les producteurs de citrons, car elle exige des mesures et des informations supplémentaires concernant les mouches des fruits.
Lors d’une réunion prévue entre des fonctionnaires du Ministère de l’Agriculture, dont Miriam Guzman, la vice-ministre du Développement rural, et des représentants du Cluster Citron, les activités du COLEACP et le soutien potentiel du programme ont été présentés. La vice-ministre s’est montrée particulièrement intéressée par la possibilité de lancer un programme de formation du COLEACP, potentiellement axé sur la production bio.
Le COLEACP est impatient de poursuivre ces relations de travail avec les secteurs privé et public en République dominicaine.
Cette activité est soutenue par les programmes Fit For Market et Fit For Market SPS mis en œuvre par le COLEACP au sein du Cadre de coopération au développement entre l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) et l’Union européenne, et cofinancé par l’Agence française de développement (AFD).