- 29/10/2024
- Posted by: Sandra Borma
- Category: Actualités
Flashback 2005 : « Formation : on ne peut pas fixer de limite à la connaissance”
Source : PIP Magazine, Novembre 2005
« La formation est un des axes prioritaires du PIP dans le cadre de ses actions de renforcement des capacités des entreprises et de l’ensemble de la filière horticole ACP. A ce jour, plus de 700 personnes ont participé à des sessions de formations collectives et formations en entreprise organisées par la Cellule formation du PIP, tandis que 130 consultants répartis dans plusieurs pays ont bénéficié d’une formation de formateurs.
“On ne peut pas fixer de limite à la connaissance,” déclare Edward Ngenga, jetant un regard circulaire sur ses 10 acres d’exploitation. Ce petit fermier de Kiseria, à une trentaine de kilomètres de Nairobi, au Kenya, a commencé une production certifiée EUREP-GAP en janvier 2005. Soucieux d’améliorer ses revenus en travaillant pour l’exportation, il s’est lancé dans la production de haricots verts et de pois mange-tout pour East African Growers (EAGA), un des plus importants opérateurs kenyans de la filière. A 62 ans, cet ingénieur venu sur le tard à l’agriculture n’a pas été long à répartir son terrain en parcelles et à se doter de l’infrastructure nécessaire: toilettes, lave-mains, magasin de stockage de produits phytosanitaires, glacière à charbon, etc. Pour la protection des récoltes, il reconnaît son manque d’expérience: il applique à la lettre les instructions de l’agent technique d’East African Growers, que ce soit pour le choix des pesticides ou leur dosage. “Vous savez, moi, je ne demande pas mieux d’apprendre” poursuit-il en regardant avec satisfaction les nuages de pluie qui semblent vouloir crever au-dessus de ses récoltes.
Deux piliers
La stratégie de formation développée par le PIP repose sur deux piliers: les formations de formateurs et les formations collectives.
Les formations de formateurs consistent à renforcer les connaissances techniques d’experts locaux (agronomes, hygiénistes, etc.) tout en leur enseignant des méthodes pédagogiques. Ainsi, à l’issue de leur formation, les participants à ces ateliers doivent non seulement avoir acquis un bagage technique dans les domaines clés de la qualité sanitaire et de la protection des cultures, mais ils doivent également être capables de former à leur tour le personnel d’encadrement et technique dans les entreprises. Yannick Van Landeghem, chef de culture chez Lecofruit (Madagascar), a reçu une formation de formateur à Dakar en octobre 2004: “Une partie théorique était dispensée en salle sous forme de cours magistral et une partie pratique se déroulait sur le terrain avec une mise en situation de la théorie”, se souvient-il. “Le rôle principal du volet technique était de fournir des éléments concrets destinés à faciliter l’assimilation du volet pédagogique qui, lui, abordait des notions qui sont rarement enseignées dans le cadre des études. Ce que je retiens de ce séminaire, c’est la méthodologie qu’il m’a apportée. En l’appliquant, j’ai pu transmettre efficacement des informations et des consignes de travail en m’adaptant à mon public de petits paysans.”
A ce jour, quelque 130 personnes ont bénéficié des formations de formateurs. Une grande partie se retrouve depuis 2004 dans un “pool” de prestataires/experts locaux sur lesquels le PIP s’appuie en permanence pour dispenser et animer les formations collectives. Pour rappel, ces formations collectives sont destinées aux cadres des entreprises (responsables assurance qualité et traçabilité, responsables de production, chefs de production, chefs de stations de conditionnement, responsables de petits planteurs) afin de les préparer à mettre en place puis à assurer la continuité des systèmes de management de la qualité sanitaire. Les matières dispensées lors de ces sessions portent sur la gestion des procédures de sécurité sanitaire, la réglementation européenne, l’utilisation sans risques des pesticides, l’hygiène, les outils de gestion de la traçabilité et de la production, l’identification des organismes nuisibles, la protection des récoltes… »
Le PIP (Programme Initiative Pesticides) était un programme financé sur les ressources du Fonds Européen de Développement. Le Group des Etats ACP et la Commission Européenne avaient confié la responsabilité de sa mise en œuvre au COLEACP (COLEAD aujourd’hui)