FLASHBACK 2005 : COMMENT LE PIP (PROGRAMME) ABORDE-T-IL LA QUESTION DE LA SÉCURITÉ SANITAIRE DES ALIMENTS ?

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FLASHBACK 2005 : COMMENT LE PIP (PROGRAMME) ABORDE-T-IL LA QUESTION DE LA SÉCURITÉ SANITAIRE DES ALIMENTS ?

 

Membre de la Commission de l’agriculture du Parlement européen, Robert Sturdy (R-U, Conservateurs) a pris part à l’élaboration des nouvelles réglementations sur la qualité des produits agricoles mis en vente dans l’Union européenne: “Nous ne voulons certainement pas que cette législation constitue un obstacle au commerce, explique-t-il.

Mais je peux comprendre qu’un agriculteur d’Afrique, où les réglementations et les contrôles ne sont pas les mêmes qu’en Europe, puisse la considérer comme un obstacle insurmontable. Je pense que les agriculteurs doivent être mieux informés et formés par rapport à ce que nous demandons en Europe. Si les agriculteurs savent ce qu’ils doivent faire, ils le feront.” C’est précisément une des missions confiées au Programme Initiative Pesticides, lancé en 2001 par l’Union européenne à la demande du Groupe des Etats ACP. Le PIP a pour objectif d’appuyer les acteurs de la filière d’exportation horticole ACP dans leurs efforts de mise en conformité avec les exigences européennes en matière de qualité sanitaire et de traçabilité. Car c’est en prouvant leur maîtrise des processus de production et d’exportation que les entreprises ACP auront une chance de conserver un accès aux marchés de l’UE.

Le travail d’accompagnement du PIP implique une série d’actions très concrètes: informer et sensibiliser les producteurs/exportateurs ACP sur les exigences de la Réglementation européenne; aider les entreprises à la mise en place de systèmes de qualité sanitaire et de traçabilité efficaces et adaptés à chaque problématique; former les différents publics, du chef d’entreprise au petit producteur en passant par les cadres techniques intermédiaires.

A ce jour, le PIP a signé des accords de collaboration avec quelque 105 entreprises dans 21 pays ACP. Derrière ces entreprises exportatrices, on trouve également près de 75.000 petits producteurs qui bénéficient des appuis, conseils et formations prodigués dans le cadre du programme. Pas à pas, c’est toute une filière qui construit avec le PIP les bases d’une production horticole qui répond aux exigences sanitaires les plus strictes de l’UE. Il est clair que les efforts à fournir sont de taille: ils demandent des engagements à long terme et des investissements (humains et matériels) importants. Mais cette démarche peut porter ses fruits: le succès de plusieurs entreprises, telles que la SEPAM au Sénégal ou Myner Exports au Kenya, dont nous parlons plus loin dans ces pages, en témoigne, même si bien sûr tous les bénéficiaires du programme PIP n’ont pas encore atteint ce niveau.

Renforcer l’environnement de la filière

Au-delà des expériences individuelles, l’idée est de faire tache d’huile, comme le souhaite Hélène Fiagan, expert chargé de l’accès au marché au Secrétariat général du Groupe des Etats ACP: “Il faudrait davantage d’échanges d’informations et d’expériences entre les entreprises d’un même pays ou d’une même région, mais aussi entre régions ACP”, explique-t-elle. Pour cela, mais également pour conserver leurs acquis et pour progresser, les entreprises de la filière horticole des pays ACP doivent pouvoir trouver localement des services de qualité et des solutions économiquement viables. En fonction des besoins identifiés et exprimés par les entreprises, le PIP met en place des actions destinées à renforcer les capacités de l’environnement de la filière.

Autrement dit, l’action du PIP vise ici à améliorer la qualité des prestations offertes aux entreprises par différents acteurs (organisations professionnelles, laboratoires, organismes d’homologation, etc.). Parmi la cinquantaine d’accords déjà signés dans ce cadre, notons les programmes d’appui destinés à améliorer le niveau de compétences de consultants locaux qui, grâce à cette démarche, sont devenus les principaux relais du Programme en matière de formation dans leur pays ou région.

Source : PIP Magazine, N° 6 AVRIL 2005