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DE LA COP 28 A LA REALITE DU TERRAIN : LE COLEAD CONTINUERA À CONSTRUIRE DES PONTS POUR PLUS DE DURABILITE ET DE JUSTICE CLIMATIQUE

Reconnaissant les effets importants du changement climatique sur l’agriculture et les systèmes alimentaires, en particulier sur les communautés les plus vulnérables, et reconnaissant le rôle central qu’elle joue à la fois en tant que contributeur significatif au changement climatique et en tant que solution potentielle, la COP28 a, pour la première fois, désigné une journée spécifique pour se concentrer sur les questions de l’alimentation et de l’agriculture. Veuillez cliquer ici pour lire la Déclaration de la COP28 des Émirats arabes unis sur l’agriculture durable, les systèmes alimentaires résilients et l’action climatique 

Les systèmes alimentaires actuels sont responsables de près d’un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Les trois quarts de ces émissions sont générées soit à l’intérieur de l’exploitation agricole, soit dans le cadre d’activités préalables et postérieures à la production, telles que la fabrication, le transport, la transformation et l’élimination des déchets. Le reste est généré par le changement d’affectation des terres lors de la conversion des écosystèmes naturels en terres agricoles1 

En même temps, nous reconnaissons tous que le secteur agroalimentaire est clé pour de nombreux pays en développement et source d’opportunités locales et internationales. Il soutient la croissance économique, réduit la pauvreté, contribue à renforcer la sécurité alimentaire et fournit emplois et revenus notamment aux femmes et aux jeunes. 

C’est pour cela que le COLEAD et ses partenaires soutiennent le secteur agricole, et l’horticulture en particulier, en vue d’une amélioration globale de la durabilité sur les plans social, économique et environnemental.  

Le soutien spécifique à l’adaptation au changement climatique et à l’atténuation de ses effets s’inscrit dans la vision et l’approche globales du COLEAD en matière d’agriculture durable”. En résumé, le COLEAD souligne que ce qui est reconnu comme durable dans un contexte peut ne pas l’être dans un autre, où les facteurs agroécologiques et socio-économiques sont très différents. Il n’existe pas de solution universelle. En pratique, cela signifie que le COLEAD soutient la transition vers des “systèmes agroalimentaires plus durables” en facilitant et en promouvant les bonnes pratiques qui sont des éléments reconnus des systèmes agroécologiques mais adaptés au contexte local, déterminés par des mesures de performance qui sont continuellement (ré)évaluées au fil du temps et positionnés dans le cadre des tendances et dynamiques du marché mondial et des conditions d’accès aux marchés. 

 Des exemples concrets d’actions sur le terrain : la liste est longue, mais il reste encore beaucoup à faire. 

L’assistance technique du COLEAD fournie dans le cadre de programmes tels que FFM+ (financé par l’UE et l’OEACP) ou NeXT Kenya (financé par l’UE) contribue à l’atténuation du changement climatique et/ou à l’adaptation par des actions très concrètes auprès d’agriculteurs et de MPME : l’amélioration de la gestion de l’eau pour réduire les émissions de méthane, l’amélioration de la gestion du paillage et des résidus pour maintenir la fertilité des sols et le stockage du carbone, l’optimisation du placement des engrais pour minimiser les émissions, l’adoption de nouvelles pratiques de lutte contre les ravageurs, l’utilisation de variétés de cultures tolérantes à la sécheresse, la mise en œuvre d’une agriculture à faible labour ou sans labour, les cultures intercalaires pour la santé des sols, la promotion de la rotation des cultures et des cultures de couverture, l’utilisation de l’analyse des sols pour l’application ciblée d’engrais, la différenciation spatiale de l’apport d’azote, l’incorporation d’amendements du sol, la transition vers des cultures adaptées au climat, l’adoption de la collecte des eaux de pluie et de l’irrigation efficace, l’extension de l’irrigation solaire, l’électrification des machines et équipements agricoles, la promotion de l’agroforesterie, l’amélioration de la gestion des pertes de produits, l’introduction de la mécanisation pour réduire les pertes de nourriture et l’utilisation de matériaux et de sources d’énergie renouvelables pour minimiser les émissions associées aux diverses pratiques agricoles.  

La liste d’activités est longue et traduit le potentiel de l’innovation au service d’une agriculture plus durable. Pourtant il faut faire plus, plus vite, à plus grande échelle et en s’assurant à ce que les mesures prises sur le terrain soient prises au bon moment et proportionnées afin d’apporter des avantages socio-économiques tangibles aux agriculteurs et aux entrepreneurs, en particulier dans le contexte des pays en développement. Les pratiques et les innovations probantes doivent également être plus systématiquement identifiées et communiquées afin d’inspirer et de faciliter l’adoption de voies d’amélioration continue vers la durabilité. Les partenariats du COLEAD avec la PAFO, l’IICA et l’OCDE contribuent directement à atteindre cet objectif en présentant des exemples de réussite menés par des MPME et des agriculteurs, et en diffusant des innovations clés et des pratiques éprouvées. 

 Les populations vulnérables et les agriculteurs en particulier sont les plus gravement touchés par les phénomènes météorologiques extrêmes induits par le changement climatique 

Les pays signataires de la déclaration de la COP28 aux Emirats Arabes Unis, sur l’agriculture durable, les systèmes alimentaires résilients et l’action climatique, ont réaffirmé leurs engagements respectifs, collectifs et individuels, à l’égard de, l’Agenda 2030 pour le développement durable, la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, l’Accord de Paris, la Convention des Nations unies sur la diversité biologique, du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal, de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification et des travaux conjoints de Charm el-Cheikh sur la mise en œuvre de l’action climatique dans le domaine de l’agriculture et de la sécurité alimentaire ; tout en prenant acte du Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires.  

Conformément à ces engagements, le COLEAD plaide en faveur d’une plus grande cohérence des politiques de développement. A titre d’exemple récent, Mme Morag Webb, responsable scientifique et politique du COLEAD, a participé à une table ronde organisée par le consortium Fairmiles, accueilli par l’Université d’Exeter, pour discuter de la manière dont nous pouvons adopter une approche équitable du Net Zero qui nous permet de décarboniser les produits frais sans empêcher l’accès au marché vital pour les producteurs des pays en voie de développement. Veuillez cliquer ici pour visionner l’enregistrement de la session.   

 

1 Tubiello, F. N. et al. Greenhouse gas emissions from food systems: building the evidence base. Environmental Research Letters 16, 065007 (2021).