Cartographie des initiatives multipartites dans le domaine de la sécurité alimentaire et la nutrition et de l’agriculture durable : le consortium CEA-FIRST identifie les principales opportunités et lacunes entre l’Afrique et l’Europe

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Dans le cadre du consortium CEA-FIRST (Consortium Europe Afrique pour la Recherche et l’Innovation en faveur de la Transformation des Systèmes Alimentaires), un rapport de cartographie des initiatives multipartites (MSIs) actives dans le domaine de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et de l’agriculture durable (FNSSA) entre l’Afrique et l’Europe vient d’être publié. Réalisée dans le cadre du « Work Package 3 », cette cartographie vise à soutenir l’opérationnalisation du Consortium International de Recherche (IRC) en identifiant les plateformes existantes, en évaluant leurs synergies et en orientant les futures stratégies de mobilisation des parties prenantes.

 

Un écosystème riche mais fragmenté

L’étude a permis d’identifier 242 initiatives multipartites à travers une combinaison d’analyse documentaire, de consultations internes et externes, et d’analyses de données ciblées. Les initiatives se répartissent comme suit :

  • 38 % ont une portée mondiale,
  • 39 % opèrent à l’échelle régionale,
  • Seules 10 % sont bi-continentales (Afrique-Europe),
  • À peine 10 % sont spécifiquement axées sur l’Afrique.

 

Ces résultats mettent en lumière un déséquilibre géographique significatif et soulignent l’urgence de renforcer les initiatives portées par l’Afrique, ancrées dans les réalités locales.

 

Acteurs et financement : un paysage encore très européen

Le financement des initiatives repose majoritairement sur des sources publiques (64 %), suivies par des financements mixtes (24 %) et privés (12 %). L’Union européenne est le principal bailleur, finançant près de la moitié des initiatives recensées (48 %).

Du côté des parties prenantes, les institutions académiques sont les plus représentées (48 %), devant les acteurs gouvernementaux (41 %). En revanche, le secteur privé reste peu impliqué, en particulier dans les initiatives orientées vers la recherche et l’innovation, révélant un potentiel encore largement sous-exploité.

 

Un défi majeur : la durabilité

Si 62 % des initiatives sont toujours en cours, beaucoup sont liées à des financements limités dans le temps et cessent dès la fin de leur financement initial. Le recours fréquent au terme « partenariat » pour désigner des projets à court terme appelle à renforcer la gouvernance, la pérennité financière et l’ancrage institutionnel.

Le rapport recommande également une lecture en réseau des initiatives, pour mieux comprendre les dynamiques d’interconnexion, d’influence et de structure entre MSIs, au-delà d’analyses isolées.

 

Le rôle stratégique du Consortium International de la Recherche

En s’appuyant sur les enseignements de cette cartographie, le Consortium International de Recherche (IRC) peut se positionner comme un pôle de coordination stratégique afin de réduire la fragmentation, créer des synergies, et structurer un engagement durable à travers :

  • des groupes de travail thématiques,
  • des espaces de gouvernance partagée,
  • et un référentiel dynamique et actualisé des initiatives.

 

Prochaines étapes

Dès 2025, l’IRC organisera une série de webinaires de mobilisation des parties prenantes, à destination des acteurs publics et privés impliqués dans le financement, la mise en œuvre ou l’utilisation des résultats de la R&I FNSSA. Objectif : élargir l’adhésion au consortium et renforcer la coordination bicontinentale.

Plus d’informations sur le consortium CEA FIRST: https://news.colead.link/fr/lancement-du-consortium-europe-afrique-sur-la-recherche-et-linnovation-pour-la-transformation-des-systemes-alimentaires-cea-first/