LE RÉSULTAT DES ÉLECTIONS GÉNÉRALES AU ROYAUME-UNI
- 13/12/2019
- Posted by: Gaetan Dermien
- Category: Royaume-Uni
Le retour d’un gouvernement britannique dirigé par le Parti conservateur, avec une très nette majorité parlementaire, signifie que l’accord de retrait du Royaume-Uni (R-U) révisé devrait être ratifié par le Parlement. La période de transition convenue entrera en vigueur au moins jusqu’au 1er janvier 2021 afin que les négociations pour un nouvel accord de zone de libre-échange entre le R-U et l’Union Européenne (UE) puissent se tenir.
Bien que toute perspective immédiate d’un No-Deal Brexit (Brexit sans accord) soit écartée jusqu’au 1er janvier 2021, le Brexit sans accord reste néanmoins une possibilité. Les engagements pris durant la campagne électorale envisageaient en effet que la période de transition convenue avec l’UE ne serait pas prolongée au-delà du 31 décembre 2020.
Cela risque de s’avérer problématique étant donné que la conclusion d’un accord de libre-échange avec l’UE dans un délai de douze mois serait sans précédent. En conséquence, la perspective de conclure un accord de libre-échange d’ici fin 2020 suscite un scepticisme généralisé.
Dans ce contexte, tout refus du gouvernement conservateur de demander une prolongation de la période de transition jusqu’au 1er janvier 2023 donnerait lieu à un No-Deal Brexit. Le R-U quitterait ainsi l’UE sans qu’un cadre commercial alternatif soit mis en place. Les relations commerciales entre le R-U et l’UE relèveraient ainsi du régime de droits de la nation-la-plus-favorisée (NPF).
Cette éventualité perturberait fortement les flux commerciaux entre le R-U et l’UE27 et affecterait notamment les exportations horticoles des pays ACP desservant le R-U via un premier point d’entrée situé dans un État membre de l’UE27. Dans cette hypothèse, les exportations passant par l’UE et le «pont terrestre britannique» pour rejoindre la République d’Irlande seraient également affectés.
De plus, cela pourrait mettre à rude épreuve les services britanniques de dédouanement aux frontières ; ce qui pourrait aussi avoir des conséquences négatives sur le flux des exportations horticoles des pays ACP vers le marché britannique via un premier point d’entrée hors UE27 ou R-U.
Le retour d’un gouvernement à majorité conservatrice signifie très certainement que le R-U quittera l’Union douanière et le marché unique de l’UE à un moment donné (le 1er janvier 2021, le 1er janvier 2023 ou lorsqu’un accord de zone de libre-échange entre l’UE et le R-U aura été négocié avec succès).
Quel que soit le scénario, les exportateurs horticoles des pays ACP doivent se préparer à un Hard Brexit (Brexit dur), afin de limiter les effets négatifs sur les exportations horticoles qui seraient engendrés par les changements logistiques, administratifs et commerciaux que le départ du R-U de l’Union douanière de l’UE et du marché unique entraînerait.