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Marché européen des fruits et légumes : «le manque de demande de la part de grands secteurs comme l’hôtellerie et la restauration fait baisser les prix »

La crise du coronavirus met à rude épreuve les chaînes d’approvisionnement européennes : les stocks se vident, les nouveaux contrôles aux frontières provoquent des embouteillages pour les camionneurs et la crainte d’une pénurie de main-d’œuvre (Source : Politico, 24 mars). Mais selon Wouter Kolk, PDG pour l’Europe d’Ahold Delhaize, la panique des achats devrait se calmer d’ici une ou deux semaines, une fois que les gens recommenceront à faire confiance à l’approvisionnement alimentaire.

Les produits frais comme les produits laitiers, les fruits et les légumes sont les plus sensibles à toute perturbation du système d’approvisionnement finement réglé de l’Union européenne. Philippe Binard, de Freshfel, qui représente l’industrie des produits frais dans l’UE, déclare que, « bien qu’il n’y ait pas de grand risque de rupture de stocks», des précautions d’hygiène supplémentaires, telles que la mise en place d’une distance sociale dans les installations de conditionnement, peuvent ralentir l’approvisionnement. La crise du coronavirus rend également plus difficile l’embauche de travailleurs saisonniers pour la cueillette des fruits et légumes en raison des restrictions de voyage.

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a prévu des «pénuries occasionnelles de certains produits» tels que les légumes, mais on ne s’attend pas à une augmentation du prix des récoltes. Pour l’instant, le problème principal n’est pas les problèmes d’approvisionnement qui font monter les prix, mais l’inverse : le manque de demande de la part de grands secteurs comme l’hôtellerie et la restauration fait baisser les prix.

La manière de gérer la pénurie de travailleurs est l’une des principales préoccupations de la chaîne d’approvisionnement. Il est essentiel que les travailleurs adoptent des mesures de distanciation sociale afin que le virus n’atteigne pas les étages des usines, ce qui pourrait conduire les entreprises à devoir fermer et assainir des installations entières. Un autre obstacle potentiel est que les travailleurs décident de protester contre les nouvelles mesures.

Les mesures prises la semaine dernière aux frontières nationales ont entraîné des embouteillages sur plus de 80 km à certains points de passage, bien que la situation se soit améliorée depuis lors. Lundi, la Commission européenne a publié des lignes directrices indiquant que les pays de l’UE devraient immédiatement mettre en place des «voies vertes» pour accélérer le transport des marchandises. Cependant, certains gouvernements ont appliqué cette mesure de manière extrêmement stricte, autorisant le passage des camions transportant des denrées alimentaires, mais retardant en même temps le transport des matières premières ou des matériaux d’emballage.