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Royaume-Uni : réseaux d’approvisionnement alimentaire et règles commerciales dans le contexte COVID 19

Les supermarchés britanniques sont convaincus qu’ils peuvent faire face aux effets de COVID-19 sur la chaîne d’approvisionnement et que les habitudes d’achat finiront par revenir à la normale. Mais la pandémie de coronavirus a suscité des craintes plus larges quant à la solidité des chaînes d’approvisionnement complexes dont dépendent les sociétés modernes (Source : BBC News : Business, 26 mars). La moitié de la nourriture consommée au Royaume-Uni provient de l’étranger, dont 30 % de l’Union européenne.

Le gouvernement traite les travailleurs de la logistique comme des travailleurs clés, au même titre que les services d’urgence et le personnel de santé. Il existe également des capacités de réserve : par exemple, la fermeture des usines automobiles signifie que leurs flottes de camions d’approvisionnement ne seront pas nécessaires pendant toute la durée de l’opération. Les fournisseurs des restaurants, bars et cafés qui ont été fermés, disposent déjà des installations et des équipements nécessaires pour livrer les denrées alimentaires aux supermarchés – fourgons réfrigérés, systèmes de manutention des aliments, entreposage. Et la diminution du nombre de voitures sur les routes signifie des livraisons plus faciles et plus rapides.

Les frontières européennes ayant été fermées, des exceptions ont été faites pour le commerce des marchandises. Des marchandises continuent d’arriver au Royaume-Uni en provenance d’Italie, par exemple, même si le pays est en état de fermeture. Mais il suffirait qu’un seul pays commence à interdire l’exportation de denrées alimentaires pour que l’ensemble du système soit menacé, car d’autres exercent des représailles pour assurer leur propre approvisionnement.

«Si le coronavirus nous a montré quelque chose, c’est à quel point les chaînes d’approvisionnement sont devenues compliquées et délicates. Une fois cette crise passée, il y aura forcément une pression immense sur les entreprises et les gouvernements pour les renforcer et les simplifier».

Le gouvernement britannique assouplit les règles de concurrence pour permettre aux détaillants de travailler ensemble pendant l’épidémie de coronavirus (Source : The Guardian, 19 mars).

Les supermarchés seront autorisés à coopérer pour maintenir les magasins ouverts, à partager les dépôts de distribution et les camionnettes de livraison, et à échanger des données entre eux sur les niveaux de stock. Le ministère de l’environnement, de l’alimentation et des affaires rurales (Defra) travaille avec les autorités locales pour prolonger les heures de livraison des magasins d’alimentation. Le ministère des transports assouplit également les restrictions sur les heures de travail des livreurs pendant la crise.

Les détaillants britanniques demandent également un assouplissement des règles du code de l’alimentation. Ce code a été élaboré pour empêcher les grandes épiceries d’abuser de leur pouvoir sur les fournisseurs. Ils ne peuvent pas, par exemple, interrompre les commandes sans un avertissement raisonnable. Les supermarchés affirment qu’ils doivent maintenant pouvoir apporter des changements rapidement afin de pouvoir se détourner des produits moins prioritaires pour se concentrer sur l’essentiel. L’autorité de régulation du secteur, le «Groceries Code Adjudicator», est censée adopter une «approche pragmatique» de ce qui constitue un préavis raisonnable pendant la crise, plutôt que de modifier les règles.