Retour sur la COP30 à Belém : il n’y aura pas d’action climatique efficace sans transformation des systèmes alimentaires.

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La COP30, qui s’est tenue à Belém en Amazonie brésilienne, a marqué un tournant en plaçant clairement les systèmes alimentaires au centre des négociations climatiques. Dans un contexte d’intensification des chocs climatiques et alors que l’agriculture emploie la majorité de la population active africaine, les pays africains ont porté une voix forte pour faire reconnaître l’urgence de transformer les systèmes agricoles vers plus de résilience, d’équité et de durabilité.

Un signal majeur a été l’annonce de nouveaux engagements financiers en faveur des petits producteurs, encore largement exclus des financements climatiques mondiaux (moins de 1 % aujourd’hui). La Fondation Gates a ainsi annoncé un investissement de 1,4 milliard de dollars sur quatre ans pour soutenir l’adaptation climatique des exploitations familiales en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Ces financements visent notamment le déploiement d’outils numériques d’aide à la décision, de données climatiques locales, de pratiques agricoles résilientes et d’innovations en matière de santé des sols et de cultures adaptées au climat.

Les discussions ont également mis en avant l’adaptation et la restauration des terres comme priorités stratégiques pour l’Afrique, avec des programmes tels que l’Africa Adaptation Acceleration Program, qui intègrent directement l’adaptation climatique dans les investissements agricoles. La gouvernance des systèmes alimentaires a été un autre thème clé, les agences onusiennes, dont la FAO, appelant à un meilleur alignement entre politiques agricoles, nutritionnelles et engagements climatiques nationaux.

Lors du sommet, le vice-président nigérian Kashim Shettima a appelé à passer « des promesses à l’action », rappelant que l’efficacité climatique dépendra de mécanismes de financement plus justes et adaptés aux réalités des pays en développement.

En définitive, la COP30 a confirmé une prise de conscience croissante : il n’y aura pas d’action climatique efficace sans transformation des systèmes alimentaires. Reste désormais une question centrale : ces engagements sauront-ils se traduire rapidement en actions concrètes et durables au bénéfice des agriculteurs et des communautés les plus vulnérables ?

Dans cette dynamique, le COLEAD s’engage à contribuer activement à la transformation des systèmes alimentaires, en accompagnant les acteurs agricoles vers des pratiques plus résilientes, inclusives et durables, et en veillant à ce que les engagements climatiques internationaux se traduisent en impacts concrets pour les producteurs et les territoires.