FLASHBACK 2016 : EDES (COLEAD) construit un nouveau réseau de formateurs en appui filières cacao

NEWS

L’objectif est d’assurer la conformité aux normes internationales des fèves et des produits semi-transformés. Cette réalisation arrive à point nommé pour répondre à un nouveau défi : respecter les limites maximums de cadmium.

« Le programme EDES avance à grand pas dans les filières cacao, principalement en Côte d’Ivoire, au Ghana et au Cameroun. Un guide sectoriel d’autocontrôle a été rédigé pour le Ghana, et va être transposé aux deux autres pays, en collaboration avec les associations professionnelles et les autorités compétentes. Ce guide identifie les bonnes pratiques et les dispositifs d’évaluation des risques que le secteur cacaoyer doit mettre en place pour garantir la conformité des fèves et des produits semi-transformés.

Ce guide est essentiel : c’est la base du travail de prévention des risques sanitaires et phytosanitaires qui va être développé par la suite. C’est en effet en fonction de ses constatations qu’EDES va orienter le contrôle officiel, le travail des laboratoires, l’encadrement réglementaire et, naturellement, les programmes de formations. Petits producteurs et cadmium En matière de formation, le défi principal de la filière cacao, c’est sa structure de production éclatée. Même s’il existe quelques plantations de grande taille, l’essentiel de la production est assuré par des petits producteurs, généralement regroupés en associations ou en coopératives. « Une entreprise capable d’encadrer son personnel peut maîtriser les risques qui lui sont propres, par exemple en choisissant d’utiliser tel engrais ou telle méthode de lutte contre les ravageurs, explique Christophe Schiffers, directeur d’EDES. Par contre, quand on travaille avec les petits producteurs, ces risques sont plus difficiles à maîtriser et à contrôler.

Dès lors, on va les engager à se diriger vers des pratiques agroécologiques où les risques sont moins présents… et qui restent rentables.»

Après la conformité avec les teneurs maximales en HAP1 , les producteurs de cacao vont devoir relever un nouveau défi, celui des limites maximum (LM) de cadmium. Celles-ci sont actuellement en cours d’élaboration par l’Union européenne (UE). Ces LM porteront sur le produit fini, par exemple le chocolat ou la friandise. Elles concernent donc d’abord les transformateurs. Mais il y aura une conséquence directe pour les filières ACP : les acheteurs européens vont ajouter cette nouvelle exigence dans les cahiers des charges des exportateurs.

Respecter cette nouvelle donne impliquera des changements au niveau de la production. Certains engrais sont plus riches en cadmium que d’autres ; certaines variétés de cacao absorbent plus de cadmium que d’autres ; certains sols, notamment en zone volcanique, contiennent plus de métaux lourds, et donc plus de cadmium. Les choix qui vont être faits déboucheront sur la mise en place de nouvelles pratiques, de nouvelles méthodes, de plans de contrôle, d’analyses préventives par les laboratoires, etc. Les besoins en formation vont être importants. (…)

Le PIP (Programme Initiative Pesticides) était un programme financé sur les ressources du Fonds Européen de Développement. Le Group des Etats ACP et la Commission Européenne avaient confié la responsabilité de sa mise en œuvre au COLEACP (COLEAD aujourd’hui).