BENIN : un nouveau partenariat innovant Afrique-UE entre les universités et le secteur privé pour une production durable d’ananas

BENIN : un nouveau partenariat innovant Afrique-UE entre les universités et le secteur privé pour une production durable d’ananas.

La production d’ananas est au cœur de la diversification des exportations au Bénin. Cependant, l’épuisement des nutriments du sol et les besoins énergétiques élevés pour la production de jus d’ananas remettent en cause sa durabilité. Dans le cadre du projet de recherche indépendant financé par VLIRUOS (gouvernement belge), un projet pionnier au Bénin vise à relever ces défis grâce à une approche innovante et collaborative, en optimisant l’utilisation des résidus de culture d’ananas sous-utilisés et en les traitant par digestion anaérobie pour produire de l’énergie renouvelable et de l’engrais organique. Le projet met fortement l’accent sur l’atténuation du changement climatique et l’égalité des genres.

Partenariats clés et ODD

Cette initiative est le résultat d’un partenariat de recherche solide entre la KU Leuven, l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) et l’Université nationale des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques (UNSTIM). Il implique également un réseau multi-acteurs mis en place par le COLEAD et la Fédération nationale des coopératives de producteurs d’ananas du Bénin (FENACOPAB). Le projet vise à fournir un accès à l’énergie renouvelable et à l’engrais organique pour une agriculture durable en transformant les déchets de l’une des principales activités économiques du Bénin – l’ananas – en ressources précieuses. Cette initiative contribue à l’accès universel à une énergie abordable, fiable, durable et moderne (ODD 7) et à l’amélioration de la fertilité des sols et de la productivité des cultures (ODD 2 et 12).

ODD 7 : Garantir l’accès à une énergie abordable, fiable, durable et moderne. En produisant du biogaz à partir des résidus d’ananas, le projet permet l’autonomie énergétique des unités de production de jus d’ananas, dont 55% sont dirigées par des femmes.

ODD 2 : Assurer la sécurité alimentaire et améliorer la nutrition grâce à l’agriculture durable. La disponibilité et l’utilisation d’engrais organiques amélioreront la fertilité des sols, la productivité des cultures et la qualité des fruits.

ODD 12 : Assurer des modes de consommation et de production durables. Le projet encouragera l’utilisation d’engrais organiques issus de la digestion anaérobie, réduisant ainsi la dépendance à l’égard des engrais chimiques et améliorant la durabilité environnementale.

La production de biogaz à partir des résidus de transformation de l’ananas remplace les sources d’énergie basées sur les combustibles fossiles, protégeant ainsi les forêts et augmentant les stocks de carbone. L’amélioration de la fertilité des sols et l’arrêt de leur dégradation augmentent encore les stocks de carbone, contribuant ainsi de manière significative à l’atténuation du changement climatique.

Égalité des genres et autonomisation

L’égalité des sexes et l’autonomisation sont au cœur de ce projet. Actuellement, plus de 50 % des producteurs et transformateurs d’ananas impliqués sont des femmes. Le projet veille à ce que les femmes soient activement impliquées dans les processus de prise de décision, en particulier dans les activités axées sur la production de biogaz, le développement d’engrais organiques et l’amélioration de la fertilité des sols. L’implication des agricultrices au sein des communautés est une priorité, et le projet met également l’accent sur la formation et l’éducation des femmes. Deux femmes professeurs et chercheurs au Bénin jouent un rôle clé en incitant les jeunes femmes à poursuivre des études supérieures et à faire carrière dans l’agriculture et les sciences de l’environnement.

Renforcement des capacités et diffusion des connaissances

Le projet prévoit la formation de huit étudiants locaux en master et de deux doctorants, dont au moins 50 % de femmes. Les doctorants s’inscriront à l’école doctorale d’Arenberg pour un programme de 4 ans à la KU Leuven. Cette formation augmentera le nombre d’enseignants-chercheurs et de jeunes spécialistes de la fertilité des sols et des énergies renouvelables, contribuant ainsi au développement global de l’agriculture durable au Bénin.

L’équipement et l’infrastructure installés soutiendront la formation des étudiants en traitement des déchets, en énergie et en ingénierie des procédés, renforçant ainsi la capacité des institutions locales. Les résultats du projet seront diffusés par le biais de publications scientifiques évaluées par des pairs et de guides pratiques sur la production de biogaz et la gestion des déchets organiques. Ces ressources seront partagées non seulement avec les producteurs d’ananas du Bénin, mais aussi avec d’autres pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique et au-delà. Dans ce sens les activités du COLEAD mises en œuvre via cette nouvelle initiative seront étroitement liées au programme Fit For Market Plus.

Cette activité est soutenue par le programme Fit For Market Plus (FFM+), mis en œuvre par COLEAD dans le cadre de la coopération au développement entre l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) et l’Union européenne. Cette publication bénéficie du soutien financier de l’UE et de l’OEACP. Son contenu relève de la seule responsabilité du COLEAD et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’UE ou de l’OEACP.